« Fr-fr adulte carte 15 forçage radiatif » : différence entre les versions

aucun résumé des modifications
(→‎Carte adulte #15 : Forçage radiatif : 1) "effet de serre" supprimé à côté de l'énergie renvoyée vers l'espace par l'atmosphère (je suppose un malencontreux copier/coller initialement) ; 2) si l'expression littérale est juste, à savoir l'énergie de réchauffement en 2020 moins l'énergie de refroidissement de 1750, alors le forçage radiatif est 504,8 - 502 = 2,8 et non 2,3 (qui correspondrait à 504,3 - 502, soit l'énergie de refroidissement de 2020 moins l'énergie de refroidissement de 1750))
Aucun résumé des modifications
Ligne 4 : Ligne 4 :


<br>Le forçage radiatif est la mesure du déséquilibre entre l'énergie qui arrive
<br>Le forçage radiatif est la mesure du déséquilibre entre l'énergie qui arrive
<br>chaque seconde sur terre et celle qui repart. Il vaut 3,8 W/m2 (Watt par m2)
<br>chaque seconde sur terre et celle qui repart. Il vaut 3,8 <math>W/m^2 </math> (Watt par m2)
<br>pour l’effet de serre et - 1 W/m2 pour les aérosols, soit 2,8 W/m2 en tout.
<br>pour l’effet de serre et - 1 <math>W/m^2 </math> pour les aérosols, soit 2,8 <math>W/m^2 </math> en tout.


* <ref>[https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/WG1AR5_all_final.pdf#page=715 Figure 8.18, rapport 5 groupe de travail 1] </ref>
* <ref>[https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/WG1AR5_all_final.pdf#page=715 Figure 8.18, rapport 5 groupe de travail 1] </ref>
Ligne 16 : Ligne 16 :
*dans la partie du bas, les effets refroidissants (forçage radiatif négatif)
*dans la partie du bas, les effets refroidissants (forçage radiatif négatif)
   
   
L'effet de serre ({{CO2}} + Other WMGHG (autres GES) + Trop {{O3}} (ozone troposphérique)) représente un forçage positif de <math> 3,8 W/m^2 </math> . Il est donc dans la partie supérieure du graphique.
L'effet de serre ({{CO2}} + Other WMGHG (autres GES) + Trop {{O3}} (ozone troposphérique)) représente un forçage positif de 3,8 <math>W/m^2 </math> . Il est donc dans la partie supérieure du graphique.


Les aérosols (Effet direct + effet indirect) et les volcans et le changement d'affectation des sols ont un effet refroidissant, et sont donc dans la partie inférieure du graphique.
Les aérosols (Effet direct + effet indirect) et les volcans et le changement d'affectation des sols ont un effet refroidissant, et sont donc dans la partie inférieure du graphique.
Ligne 22 : Ligne 22 :
Pour plus de détail sur ce graphique, voir le détail poste par poste en fin de page.
Pour plus de détail sur ce graphique, voir le détail poste par poste en fin de page.


Le graphe secondaire de droite représente le forçage radiatif sur deux siècles et demi (historique et projections). Dans le 6e rapport du GIEC, le forçage radiatif vaut <math> 2.8 W/m^2 </math>. Les valeurs du forçage en 2100 ont donné leur nom aux 5 scénarios du GIEC (SSP1-1.9 ; SSP1-2.6 ; SSP2-4.5 ; SSP3-7.0 ; SSP4-8.5). On retrouve les couleurs de ces scénarios dans les graphiques des cartes n°5, 11, 15, 21, 22 et 24.
Le graphe secondaire de droite représente le forçage radiatif sur deux siècles et demi (historique et projections). Dans le 6e rapport du GIEC, le forçage radiatif vaut 2,8 <math>W/m^2 </math>. Les valeurs du forçage en 2100 ont donné leur nom aux 5 scénarios du GIEC (SSP1-1.9 ; SSP1-2.6 ; SSP2-4.5 ; SSP3-7.0 ; SSP4-8.5). On retrouve les couleurs de ces scénarios dans les graphiques des cartes n°5, 11, 15, 21, 22 et 24.


Pour plus de détail sur ce graphique, voir la fiche thématique sur les scénarios RCP.  
Pour plus de détail sur ce graphique, voir la fiche thématique sur les scénarios RCP.  
Ligne 57 : Ligne 57 :
==Pour aller plus loin ==
==Pour aller plus loin ==


La terre reçoit de l'énergie du Soleil (flux jaune de 340 W/) et en réémet vers l'espace par réflexion (flux jaune de 100 W/m²) et sous forme d'infrarouges (flux rouge de 239 W/). En temps normal, la terre est en équilibre thermique et sa température est constante.
La terre reçoit de l'énergie du Soleil (flux jaune de 340 <math>W/m^2 </math>) et en réémet vers l'espace par réflexion (flux jaune de 100 W/m²) et sous forme d'infrarouges (flux rouge de 239 <math>W/m^2 </math>). En temps normal, la terre est en équilibre thermique et sa température est constante.
[[Fichier:Figure 7-2.jpg|néant|vignette|Représentation schématique des flux énergétique avec et sans l'influence des nuages.<ref>[https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_Chapter_07.pdf Figure 7.2 du Chapitre 7 du 6è rapport du GIEC.]</ref>]]
[[Fichier:Figure 7-2.jpg|néant|vignette|Représentation schématique des flux énergétique avec et sans l'influence des nuages.<ref>[https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_Chapter_07.pdf Figure 7.2 du Chapitre 7 du 6è rapport du GIEC.]</ref>]]


Ligne 63 : Ligne 63 :
On appelle forçage radiatif tout ce qui lui fait quitter cet équilibre thermique, que ce soit d'origine naturelle (soleil, volcans) ou anthropique (aérosols, GES).  
On appelle forçage radiatif tout ce qui lui fait quitter cet équilibre thermique, que ce soit d'origine naturelle (soleil, volcans) ou anthropique (aérosols, GES).  


Attention : on a simplifié la définition à des fins pédagogiques. Une définition rigoureuse serait la suivante : \"Le forçage radiatif est la mesure du déséquilibre entre l'énergie qui arrive chaque seconde sur Terre et celle qui repartirait si la température était restée fixe depuis 1750\".
Attention : on a simplifié la définition à des fins pédagogiques. Une définition rigoureuse serait la suivante : Le forçage radiatif est la mesure du déséquilibre entre l'énergie qui arrive chaque seconde sur Terre et celle qui repartirait si la température était restée fixe depuis 1750.
Comme la température de la terre a augmenté entre temps, le delta entre les échanges de chaleur instantanés a diminué. De la même façon, en 2050, dans le scénario SSP1-2.6, le forçage sera de <math> 2,6 W/m^2 </math>, mais la température se sera stabilisée, ce qui veut dire que le delta entre l'énergie entrante et sortant sera nul.  
Comme la température de la terre a augmenté entre temps, le delta entre les échanges de chaleur instantanés a diminué. De la même façon, en 2050, dans le scénario SSP1-2.6, le forçage sera de 2,6 <math>W/m^2 </math>, mais la température se sera stabilisée, ce qui veut dire que le delta entre l'énergie entrante et sortant sera nul.  


=== Points clés===
=== Points clés===


* La carte n°15 laisse croire qu’il arrive <math> 2.8 W/m^2 </math> d’énergie de plus qu’il n’en sort, à chaque instant. Il n’en est rien ! Cette définition est celle du « bilan radiatif » et sa valeur est presque nulle : il entre autant d’énergie qu’il n’en sort (ou alors <math> 0.8 W/m^2 </math><ref name=":0">von Schuckmann, K., Minère, A., Gues, F., Cuesta-Valero, F. J., Kirchengast, G., Adusumilli, S., Straneo, F., Allan, R., Barker, P. M., Beltrami, H., Boyer, T., Cheng, L., Church, J., Desbruyeres, D., Dolman, H., Domingues, C. M., García-García, A., Giglio, D., Gilson, J. E., Gorfer, M., Haimberger, L., Hendricks, S., Hosoda, S., Johnson, G. C., Killick, R., King, B., Kolodziejczyk, N., Korosov, A., Krinner, G., Kuusela, M., Langer, M., Lavergne, T., Lawrence, I., Li, Y., Lyman, J., Marzeion, B., Mayer, M., MacDougall, A. H., McDougall, T., Monselesan, D. P., Nitzbon, J., Otosaka, I., Peng, J., Purkey, S., Roemmich, D., Sato, K., Sato, K., Savita, A., Schweiger, A., Shepherd, A., Seneviratne, S. I., Simons, L., Slater, D. A., Slater, T., Smith, N., Steiner, A., Suga, T., Szekely, T., Thiery, W., Timmermans, M.-L., Vanderkelen, I., Wjiffels, S. E., Wu, T., and Zemp, M.: Heat stored in the Earth system 1960–2020: Where does the energy go?, Earth Syst. Sci. Data Discuss. [preprint],  <nowiki>https://doi.org/10.5194/essd-2022-239</nowiki>, in review, 2022.</ref> maximum pour prendre en compte le temps de mise à l’équilibre à cause du réchauffement). Dans le rapport du GIEC, le forçage radiatif est le déséquilibre de flux d’énergie qui existerait si on avait interdit à la surface de la Terre (ou des océans) de se réchauffer par rapport aux valeurs qui existaient en 1750. Mais la surface de la Terre s’est réchauffée (d’environ 1°C) et le « bilan radiatif », à ne pas confondre avec le forçage radiatif, est presque nul. La légende de la figure 8.18 page 699 du 5è rapport du GIEC, au verso de la carte n°15, doit se comprendre comme le flux d’énergie qui ne serait pas restituée à l’espace si la surface de la Terre étaient restée bloquée à sa température de 1750. Comme le bilan radiatif est nul, ce flux d’énergie, appelé « forçage radiatif », est celui qui a réchauffé la Terre.
* La carte n°15 laisse croire qu’il arrive 2,8 <math>W/m^2 </math> d’énergie de plus qu’il n’en sort, à chaque instant. Il n’en est rien ! Cette définition est celle du « bilan radiatif » et sa valeur est presque nulle : il entre autant d’énergie qu’il n’en sort (ou alors 0,8<math>W/m^2 </math><ref name=":0">von Schuckmann, K., Minère, A., Gues, F., Cuesta-Valero, F. J., Kirchengast, G., Adusumilli, S., Straneo, F., Allan, R., Barker, P. M., Beltrami, H., Boyer, T., Cheng, L., Church, J., Desbruyeres, D., Dolman, H., Domingues, C. M., García-García, A., Giglio, D., Gilson, J. E., Gorfer, M., Haimberger, L., Hendricks, S., Hosoda, S., Johnson, G. C., Killick, R., King, B., Kolodziejczyk, N., Korosov, A., Krinner, G., Kuusela, M., Langer, M., Lavergne, T., Lawrence, I., Li, Y., Lyman, J., Marzeion, B., Mayer, M., MacDougall, A. H., McDougall, T., Monselesan, D. P., Nitzbon, J., Otosaka, I., Peng, J., Purkey, S., Roemmich, D., Sato, K., Sato, K., Savita, A., Schweiger, A., Shepherd, A., Seneviratne, S. I., Simons, L., Slater, D. A., Slater, T., Smith, N., Steiner, A., Suga, T., Szekely, T., Thiery, W., Timmermans, M.-L., Vanderkelen, I., Wjiffels, S. E., Wu, T., and Zemp, M.: Heat stored in the Earth system 1960–2020: Where does the energy go?, Earth Syst. Sci. Data Discuss. [preprint],  <nowiki>https://doi.org/10.5194/essd-2022-239</nowiki>, in review, 2022.</ref> maximum pour prendre en compte le temps de mise à l’équilibre à cause du réchauffement). Dans le rapport du GIEC, le forçage radiatif est le déséquilibre de flux d’énergie qui existerait si on avait interdit à la surface de la Terre (ou des océans) de se réchauffer par rapport aux valeurs qui existaient en 1750. Mais la surface de la Terre s’est réchauffée (d’environ 1°C) et le « bilan radiatif », à ne pas confondre avec le forçage radiatif, est presque nul. La légende de la figure 8.18 page 699 du 5è rapport du GIEC, au verso de la carte n°15, doit se comprendre comme le flux d’énergie qui ne serait pas restituée à l’espace si la surface de la Terre étaient restée bloquée à sa température de 1750. Comme le bilan radiatif est nul, ce flux d’énergie, appelé « forçage radiatif », est celui qui a réchauffé la Terre.


*Il existe une manière simple et graphique d'expliquer le forçage radiatif en reprenant l'image de la carte [[Fr-fr_adulte_carte_13_effet_de_serre_additionnel|effet de serre]]. Notons les flèches de la carte de 1 à 4 (1 pour réflexion, 2 pour insolation, 3 pour infrarouge, et 4 pour la flèche effet de serre). Rajoutons aussi une valeur 5 qui est la quantité d'énergie émise par rayonnement infrarouge à la surface de la Terre. Tout d'abord, il faut dire que chaque corps chaud émet un rayonnement. Plus le corps est chaud, plus il rayonne et renvoie de l'énergie. La quantité d'énergie qui arrive sur terre vaut 2-1. La quantité d'énergie qui sort de la Terre est 3. La quantité d'énergie émise par la terre en rayonnement infrarouge est 5. En 1750, ce qui rentrait valait ce qui sortait, donc 2-1 = 3. On est à l'équilibre. L'effet de serre s'amplifiant, la flèche 4 grossit. C'est la contribution de <math> 2.8 W/m^2 </math>. D'une autre coté, les aérosols augmente la taille de la flèche 1. C'est le <math> -1 </math> car c'est de la quantité d'énergie qui n'arrive pas sur Terre.
*Il existe une manière simple et graphique d'expliquer le forçage radiatif en reprenant l'image de la carte [[Fr-fr_adulte_carte_13_effet_de_serre_additionnel|effet de serre]]. Notons les flèches de la carte de 1 à 4 (1 pour réflexion, 2 pour insolation, 3 pour infrarouge, et 4 pour la flèche effet de serre). Rajoutons aussi une valeur 5 qui est la quantité d'énergie émise par rayonnement infrarouge à la surface de la Terre. Tout d'abord, il faut dire que chaque corps chaud émet un rayonnement. Plus le corps est chaud, plus il rayonne et renvoie de l'énergie. La quantité d'énergie qui arrive sur terre vaut 2-1. La quantité d'énergie qui sort de la Terre est 3. La quantité d'énergie émise par la terre en rayonnement infrarouge est 5. En 1750, ce qui rentrait valait ce qui sortait, donc 2-1 = 3. On est à l'équilibre. L'effet de serre s'amplifiant, la flèche 4 grossit. C'est la contribution de 2,8 <math>W/m^2 </math>. D'une autre coté, les aérosols augmente la taille de la flèche 1. C'est le <math> -1 </math> car c'est de la quantité d'énergie qui n'arrive pas sur Terre.


*Pour comprendre le schéma précédent, on peut regarder les valeurs directement. Voici un tableau permettant de présenter les valeurs de bilan radiatif :
*Pour comprendre le schéma précédent, on peut regarder les valeurs directement. Voici un tableau permettant de présenter les valeurs de bilan radiatif :